Si la plupart du temps, le printemps, est une saison que les gens attendent avec impatience, pour certains, cette période est surtout une source de problème avec l’avènement des allergies au pollen. La période de floraison peut s’étendre de février à octobre suivant les espèces, les précautions sont à prendre pendant tout cet intervalle.
L’allergie au pollen
L’allergie est une réaction excessive du corps humain face à des éléments étrangers. Ces éléments peuvent être de différentes natures. Dans le cas d’une allergie au pollen, l’agent qui est responsable de la réaction est le pollen. C'est l'élément constitutif des cellules mâles dans la reproduction sexuée des plantes. Il est important dans la vie végétale, car il permet la continuité des espèces en fécondant les fleurs femelles. Ce processus est appelé pollinisation. Il est utile de noter que les pollens ne provoquent pas tous des allergies. Il y a des conditions qui font qu'ils sont considérés comme allergisant, c’est-à-dire, qui provoquent des allergies. Quand les pollens sont de petite taille et anémophile, ils restent dans l’air longtemps et peuvent parcourir de longues distances. Cependant, le pin, par exemple, est une plante anémogame qui émet des pollens en grande quantité et pourtant, il n’est pas allergisant.
Les allergies au pollen sont atténuées par la pluie et aggravées par un temps venteux. En effet, l’atmosphère est lavée de toutes les particules allergisantes après une pluie tandis que le vent les disperse et les transporte très loin.
La pollution peut interagir avec les pollens et augmenter leur pouvoir allergisant en modifiant leur enveloppe extérieure et peut aussi sensibiliser encore plus le système respiratoire de l’homme. La pollution a un effet aggravant sur l’allergie au pollen ou pollinose.
Un calendrier pollinique est maintenant établi, en étudiant la production et la dispersion des pollens par les palynologues, pour prévenir les personnes sensibles de la présence de ces particules dans leur région.
Les symptômes de l’allergie au pollen
Plus de 20 % de la population souffre de pollinose. Les principaux symptômes sont les mêmes pour tous : les rhinites allergiques ou rhume de foin et les conjonctivites. Un asthme peut même se développer quand les pollens sont de très petite taille et arrivent à s’introduire jusqu’aux bronches. Les symptômes au niveau de la peau existent, mais en faible proportion sous forme d’eczéma.
Une rhinite allergique saisonnière, comme son nom l’indique est une maladie qui survient à chaque saison de floraison d’une plante allergisante. Elle se caractérise par un nez qui coule ou au contraire un nez bouché, les yeux rouges et larmoyants, des éternuements répétitifs et parfois des toux.
La conjonctivite est caractérisée par les yeux qui piquent et des sensations de gêne dans les yeux.
La fatigue n’est pas à proprement parlé, un symptôme de l’allergie, mais plutôt un symptôme secondaire qui survient, quand les symptômes de l’allergie incommodent le malade et perturbent son sommeil.
Les plantes au pollen allergisantes
Les plantes qui provoquent des allergies au pollen sont celles qui sont anémogames. C’est le vent qui œuvre pour la pollinisation. Ils sont de petite taille et sont libérés en grande quantité.
Les graminées en général, sont des herbes avec des pollens au grand pouvoir allergisant. Leur période de floraison se situe entre avril et août. Leur pollen, très allergisant, est encore plus dangereux combiné avec une longue période de floraison et une grande quantité disséminée. Notons parmi les graminées le maïs, le seigle, le blé. La baldingère, la canche cespiteuse et le fromental sont des graminées ornementales qui ont un pouvoir allergisant élevé.
Il y a aussi les végétaux sauvages, présents dans les prairies et qui se développent dans le jardin, qui sont source d’allergie. Il faut les enlever. Ce sont les ambroisies, le plantain, la pariétaire, la prêle.
L’ambroisie fleurit d’août à octobre dans plusieurs régions françaises. Des campagnes d’éradication sont effectuées en fin juillet, pour éliminer les plantations avant sa floraison. L’élimination est cependant difficile, car elle est très envahissante et résistante et peut rester dans le sol longtemps avant de germer à nouveau.
L’armoise, à ne pas confondre avec l’ambroisie, est aussi une herbacée très allergène. Avec l’ambroisie, elles constituent les plantes à très fort potentiel allergisant. Elles ne doivent pas être cultivées dans les villes et encore moins dans le jardin.
Certaines plantes qui ont des pollens allergisants sont utilisées dans la phytothérapie. À condition de ne pas toucher au pollen, elles ont des vertus très utilisées en médecine homéopathique. Ce sont les plantains et la prêle.
Les arbres sources de pollen allergisants
Les arbres peuvent aussi produire des pollens allergisants.
Le bouleau : appartenant à la famille des bétulacées, il est reconnaissable avec son écorce blanche particulière. Sa période de floraison débute en mars et avril.
L’aulne, le noisetier et le charme sont de la même famille que le bouleau. L’aulne est un arbre qui aime l’eau, il est présent au bord des étangs ou des rivières. Son pollen ainsi que celui du noisetier commencent à être aperçus en février. Le charme est parfois utilisé comme haie vive pour clôturer un jardin. Faites attention à ne pas le planter si vous avez des allergies.
Le cyprès s’adapte très bien au climat de la méditerranée. Les deux espèces : bleu et vert sont tous les deux allergisants. Les pollens sont émis en janvier, ceux de l’espèce bleue en premier. Le thuya est un autre genre de cupressacées allergisant.
En avril, le chêne, arbre de la famille des fagacées, et le frêne, une oléacée, fleurissent et produisent des pollens qui sont source d’allergies. De la même famille que le frêne, l’olivier est présent du côté de la Méditerranée.
Les précautions et traitements des allergies au pollen
La meilleure façon de supprimer l’allergie est de rayer l’agent allergène. Mais quand il s’agit des pollens, cela risque d’être assez difficile puisqu’ils sont présents dans l’atmosphère, donc, dans l’air qu’on respire. Ce sont les précautions qu’on doit renforcer pour éviter d’être trop exposé.
Évitez de vous promener en pleine nature, c’est la source des pollens. De même, tondre la pelouse déclenche leur libération, vous risquerez d’avoir une crise après. Limiter les activités extérieures ou les pratiquer très tôt ou tard, et si possible en portant des protections : des lunettes et des masques. Et en voiture, fermez les fenêtres.
Aérez votre maison. Vous pensez peut-être empêcher les pollens de pénétrer chez vous en fermant les ouvertures, mais cela empêchera aussi de les chasser. Ouvrez plutôt vos fenêtres tôt le matin ou tard le soir.
Pour éviter que les pollens ne vous suivent jusque dans votre lit, laver régulièrement vos taies d’oreillers et lavez vous les cheveux en rentrant chez vous, changez de vêtements. N’étendez pas vos linges à l’extérieur.
Privilégiez les aliments avec des bienfaits antihistaminiques : l’oignon, surtout rouge, l’ail et les poissons gras.
Si malgré toutes les précautions, vous avez quand même des symptômes, il existe des traitements pour les allergies : il s’agit des antihistaminiques. Ce sont des médicaments qui empêchent l’organisme de libérer l’histamine, responsable de ces réactions allergiques. Ils sont disponibles en pharmacie. Mais si les symptômes persistent, mieux vaut consulter un médecin.
Préférez aussi les solutions homéopathiques si vos problèmes sont modérés. Des huiles essentielles existent pour vous mettre à l’aise en décongestionnant le nez.
Il existe un procédé supposé éliminer l’allergie. Il s’agit de la désensibilisation. Elle consiste à administrer à répétition, l’agent allergène, à la personne allergique. Ce procédé vise à ce que le corps réagisse mieux face à la présence de l’allergène. Ce traitement nécessite la consultation d’un allergologue, car il faut définir au préalable l’agent allergène. Plus il est pratiqué tôt chez un enfant, plus la chance de réussir est meilleure.